Les enseignements ont-ils pu être poursuivis, les stages effectués, les examens se dérouler ? Voici le second volet de notre enquête : le point à l’ENM et à l’EFB Paris.
Les élèves magistrats ont entamé leur scolarité à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) le 8 juin. Webinars, classes virtuelles, etc. : les enseignements habituellement proposés en présentiel ont été adaptés pour être suivis à distance (formats pédagogiques révisés, programme légèrement modifié), mais les volumes horaires ont été conservés. « Aucun élève ne doit pâtir de la crise », martèle Emmanuelle Perreux, directrice adjointe en charge des recrutements, de la formation initiale et de la recherche de l’ENM.
L’organisation est désormais hybride. Une part des séquences, notamment les travaux en petits groupes, se tient à l’école, avec toutes les mesures requises, et les cours en amphithéâtre sont remplacés par des cours en visio. « Nos auditeurs disposent tous d’un ordinateur portable et d’un kit VPN relié à l’intranet du ministère de la justice, ce qui a rendu l’accès au web facile pour tous », se félicite Emmanuelle Perreux. L’ENM utilise l’outil de classe virtuelle Classilio pour assurer les cours. Hormis quelques petits couacs de connexion, la continuité pédagogique a pu être assurée.
Étudiant à l’ENM, membre de la promotion 2020, Alexandre Boulin a effectué sa rentrée au mois de février et démarré son stage au sein d’un cabinet d’avocats le 9 mars, autant dire à la veille du confinement, décrété le 16. « J’ai effectué une partie du stage en télétravail et j’ai pu reprendre en présentiel durant les 3 dernières semaines de mai », précise-t-il. Son regret ? Avoir raté quelques temps forts, comme la plaidoirie. Néanmoins, le jeune homme a plutôt bien vécu la situation.
« Je suis impatient d’effectuer la rentrée en présentiel, d’intégrer l’école et de rejoindre ma promotion, mais je comprends les dispositions prises par l’école afin de garantir la sécurité de chacun », glisse-t-il, avant de confier « nous nous sommes organisés entre auditeurs pour suivre les cours ensemble en petit groupe ».
Les trois promotions en stage ont été placées en télétravail, alimentées en dossiers à traiter à distance par les juridictions et par l’ENM. Le décret du 17 avril 2020 a en effet autorisé une prolongation des temps de formations probatoires des élèves magistrats issus de l’intégration directe et des concours complémentaires. Leurs stages, qui représentent 90 % de leur formation, ont pu être prolongés de 2 à 3 mois. La reprise de la scolarité en présentiel devrait se dérouler le 24 août à Bordeaux et le 28 septembre à Paris, sauf contrordre sanitaire. Quant aux élèves de la promotion 2018, ils prendront leur poste au sein de leurs juridictions dès le 1er septembre 2020. En revanche, les promotions 2020 des stagiaires issus du concours complémentaire et 2019 des candidats à l’intégration directe verront leurs prises de poste reportées, compte tenu de la prolongation de leurs stages.
Organiser les enseignements et les stages, telles ont également été les problématiques à régler à l’EFB Paris. Au mois de juillet, avec le recul, le directeur, Pierre Berlioz, estime que l’école s’en est plutôt bien sortie. « La première difficulté a été de passer d’un système d’enseignement en présentiel à un système à distance, car nous n’étions pas préparés », reconnaît-il. Il a fallu trouver l’outil adéquat et que les intervenants se familiarisent avec la méthode. « J’ai immédiatement écarté Zoom en raison de ses failles, nous avons testé de nombreux outils, et aucun ne s’est révélé adapté à l’ensemble de nos besoins, de sorte que nous en avons retenu plusieurs, un pour la formation continue, un autre pour les exercices de plaidoiries qui supposent une forte interaction entre l’intervenant et les élèves et un pour les cours habituellement donnés en amphithéâtre », témoigne-t-il.
Quelque 900 sessions ont ainsi pu se dérouler durant les mois de mai et juin. Aujourd’hui, les équipes sont rodées.
« A tel point que nous envisageons d’introduire dans les années à venir une dose de distanciel pour les cours qui se donnaient auparavant uniquement en amphithéâtre, car nous avons observé que les étudiants interagissent plus librement, s’autocensurent moins », ajoute Pierre Berlioz.
Du côté des stages, des dents ont grincé à la suite d’un courrier envoyé par le directeur de l’EFB au début de la crise pour demander aux cabinets d’avocats de suspendre les stages plutôt que de les rompre. Certains l’ont interprété comme une autorisation de suspendre les stages, alors qu’il ne s’agissait, pour préserver les intérêts des élèves, que d’éviter une rupture de stage quand l’activité était interrompue. Finalement, 10 % des stages ont été suspendus et peu de ruptures de conventions – sauf quelques-unes à l’international – ont été enregistrées.
Ici, la rentrée en présentiel ne s’opérera que mi-octobre, une fois que les 1 800 candidats de la promotion sortante auront passé les oraux du Capa. Les écrits ont eu lieu à distance le 6 juillet et les oraux de langue vivante en visio. Quant à la seconde demi-promotion 2020, elle a fait sa rentrée fin juin… à distance.
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
Nos engagements
La meilleure actualisation du marché.
Un accompagnement gratuit de qualité.
Un éditeur de référence depuis 1947.
Des moyens de paiement adaptés et sécurisés.